Edité par The Dial Press en 2008
Traduit de l'américain par Aline Azoulay-Pacvon
Editions NiL, 2009 pour la traduction française, 388 pages
Quatrième de couverture:
Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique ; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour trompé l'occupant allemand : le "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates". De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour, d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey...
Bien que les deux histoires soient complètement différentes, ce roman m'a rappelé 84, Charing Cross Road d'Helene Hanff.
On retrouve dans les deux cas une construction sous la forme d'un échange de lettres, mais celles d'Helene Hanff sont issues de sa correspondance privée alors que Le Cercle Littéraire des amateurs d'épluchures de patates est un roman.
Dans les deux cas on retrouve le Londres de l'après guerre et les livres y occupent une place de choix au travers des personnages que l'on rencontre : écrivain, éditeur, membres d'un cercle de lecture.
Je suis tombée sous le charme de ce roman.
J'aime beaucoup les romans épistolaires. J'aime la correspondance (dans la réalité) et je trouve que ce procédé de narration crée une certaine proximité avec les personnages.
Dans le cas présent, le téléphone de Juliet git en miettes sous les décombres de son appartement bombardé, et elle n'en a pas dans son nouveau logement.
Juliet correspond très fréquemment avec son éditeur, Sydney, et avec la sœur de celui-ci, Sophie, qui sont tous deux ses amis. Une lettre reçue d'un habitant de Guernesey sera fortuitement le point de départ d'une correspondance avec les membres d'un cercle littéraire un peu particulier.
Juliet est douée pour conter et décrire avec humour.
Puisqu'il n'est rien que je ne fasse plus volontiers qu'écumer les librairies, je me suis rendue chez Hastings & Sons dès réception de votre lettre. Je fréquente cette librairie depuis des années et j'y ai toujours trouvé le livre que je cherchais - et trois autres dont j'avais envie à mon insu.
(Juliet à Dawsey Adams, P21)
Original, le thème de la guerre vécue par les habitants de Guernesey m'a particulièrement intéressée, tout comme le contexte de l'après guerre.
Pourquoi suis-je si mélancolique ? Je devrais me réjouir de la perspective de lire Izzy à un auditoire conquis. Tu sais que j'aime parler des livres, et que j'adore recevoir des compliments. Je devrais être enthousiaste. Mais la vérité est que je suis d'humeur morose - plus encore que pendant la guerre. Tout semble si effondré, Sophie : les routes, les bâtiments, les gens. Les gens, surtout.
(Juliet à Sophie, P16)
La guerre n'en finit pas de finir
Deux choses m'ont particulièrement marquée.
- L'évacuation en toute hâte des enfants de Guernesey vers l'Angleterre face à la menace d'une invasion allemande imminente, sans que les parents sachent où se trouvaient leurs enfants à destination, et sans qu'ils en aient de nouvelles avant leur retour à la fin de la guerre.
- L'isolement de Guernesey :
Nous étions si assoiffés de nouvelles durant la guerre. Il nous était interdit de recevoir des lettres et des journaux d'Angleterre - ou d'ailleurs. En 1942, les Allemands ont réquisitionné les postes de radio portatifs. Bien sûr nous en avions caché quelques-uns que nous écoutions en secret, mais se faire prendre sur le fait, c'était risquer de se retrouver dans un camp.
(Dawsey Adams à Juliet, P48)
L'histoire de la naissance du cercle de lecture, créé dans l'urgence face à la menace d'une déportation, est malgré son contexte assez savoureuse.
Des personnes n'ayant pas forcément de goût particulier pour la lecture s'y trouvent enrôlées malgré elles et il en naît parfois des situations et des réflexions cocasses.
J'ai apprécie de découvrir cette petite communauté de Guernesey d'abord touche par touche, au fur et à mesure que les membres du cercle de lecture prenaient contact avec Juliet.
Puis, dans le seconde partie du roman, au travers de Juliet elle-même, qui, arrivée à Guernesey, continue d'écrire à Sydney et à Sophie.
J'ai bien aimé le clin d’œil à un écrivain très connu par le biais de lettres de sa main détenues par une des habitantes de l'île.
Ce roman est un de mes coups de cœur.
Il rentre dans le cadre du Challenge Petit Bac, chez Enna, catégorie aliments/boissons avec le mot patates dans le titre.
Ainsi que dans le cadre du challenge La plume au féminin chez Opaline
Je l'ai ADORE ! Au debut , on a un peu de mal à entrer dedans, la forme epistolaire complique un peu la façon de faire connaissance avec les personnages; Mais il faut continuer, et ensuite , on ne lache plus le livre, et quand on l'a fini, on est à la fois nostalgique et triste , et heureux;Magnifique souvenir de lecture!
RépondreSupprimerJe suis également une adepte des romans épistolaires et celui-ci m'a laissé un bon souvenir. Pas un coup de coeur, mais un bon moment de lecture.
RépondreSupprimerIl y a eu des avis moins enthousiastes sur ce livre, mais bon, on peut le classer dans la catégorie livres doudous, non?
RépondreSupprimerJ'ai beau l'avoir trouvé un brin gentillet, j'ai passé un excellent moment avec ce livre doudou moi aussi !
RépondreSupprimerJ'avais bien aimé cette lecture un peu sucrée.
RépondreSupprimerC'est une lecture plaisante pour affronter l'hiver !
RépondreSupprimerContente que tu l'aies enfin lu et que tu l'aies aimé ! Coup de cœur pour moi aussi ;-)
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