mardi 22 octobre 2013

L'apothicaire de Londres - Deryn Lake

L'apothicaire de Londres - Deryn Lake


Titre original : Death in the Dark Walk
Traduit de l'anglais par Jacqueline Lenclud
Edité par : Librairie des Champs-Elysées, collection Labyrinthes, 1994 pour l'édition originale, 1997 pour la traduction française.
317 pages

Quatrième de couverture :
John Rawlings aurait pu demeurer simple apothicaire au milieu de ses pairs. Mais ses talents le conduisent, en 1755, à demander un statut indépendant à sa toute-puissante Corporation. En effet, il projette de déposer le projet de l'eau gazeuse et sa commercialisation dans toute l'Angleterre.
Mais au XVIIIème siècle, Londres n'est pas la capitale industrielle qu'elle deviendra. Elle incarne encore le côté obscur de l'Europe et, au milieu des jalousies et des rivalités, il est bien difficile de s'y faire une place au soleil... John Rawlings l'apprend à ses dépens, lorsqu'il découvre sur sa route le cadavre d'une jeune flle au passé plus que douteux...

Comme il s'agit du 1er tome d'une série historique, je reporte ici en partie les deux notes publiées avant et à la fin du roman :

L'Apothicaire de Londres nous présente Rawling, un apothicaire qui a réellement existé et dont la date de naissance se situe autour de 1731, et John Fielding, le demi-frère aveugle de Henry, l'auteur de Tom Jones. Ce John, surnommé le Blind Beak par le peuple, créa non seulement la compagnie des Runners - qui devinrent par le suite les Bow Street Runners puis la police métropolitaine - mais aussi les Sweeny, l'escadron volant, deux Brave Fellows* (expression de son cru) constamment sur le qui-vive avec un véhicule prêt à les emmener partout dans le royaume, dans le quart d'heure suivant l'appel.
* Brave Fellows : les Braves Compagnons.

John Rawlings émerge de l'obscurité en 1754 quand, le 22 août, il sollicite son admission au sein de l'illustre Société des Apothicaires. Il en devient membre en mars 1755. [...] Il donne son adresse comme étant le 2, Nassau Street. Une bonne centaine d'années plus tard, ce sera celle de H.D. Rawlings Ldt, fabricant de soda. On trouve ici la preuve que John Rawlings fut sans doute le premier à fabriquer de l'eau gazeuse bicarbonatée en ce pays.

Il s'agit du 1er tome d'une série de 12. Cette première aventure se déroule en 1755, sous le règne de Georges II (trois souverains se succéderont encore avant le règne de la Reine Victoria, dernière souveraine  britannique de la maison des Hanovre, maison dont Georges II était le second monarque britannique. C'était la minute "Stéphane Bern"... sourire ).

John Rawlings, notre héros, est un séduisant et fringant  jeune homme de 24 ans qui vient de terminer son apprentissage d'apothicaire (7 ans). Comme tout détective qui se respecte en littérature :-), il a une sorte d'associé : il s'agit de  son ami d'enfance et ancien voisin Samuel Swann, qui pour sa part vient de terminer un apprentissage d'orfèvre.
John Rawlings a été élevé depuis ses trois ans par sir Gabriel Kent,  auquel lui et Samuel sont profondément attachés. Au cours de ce premier tome, nous découvrirons que  sir Gabriel Kent a acheté et offre à John sa première officine.

John et Samuel sortent un soir se divertir dans un lieu très prisé : les jardins de Vauxhall. Malheureusement la fête tourne vite court lorsqu'une femme est découverte assassinée dans l'Allée des Ombres. John ayant découvert le corps, il est amené à aller faire son rapport au Blind Beak (traduction : le Juge Aveugle) et c'est ainsi qu'il se trouve associé à l'enquête. On découvre rapidement que la victime était une prostituée, la favorite d'une maison close de Leceister Fields, d'où elle avait mystérieusement disparu deux mois plus tôt. 

John Fielding, surnommé The Blind Beak a réellement existé, j'ai trouvé un petit article le concernant sur Wikipédia (cliquer pour lire).

J'ai beaucoup apprécié ce premier tome.
- J'en ai aimé le contexte historique, dans une époque qui me change un peu de mes lectures victoriennes. 
- J'ai aimé que l'auteure (et sa traductrice) prennent le temps de soigner le style, ce qui n'est pas toujours le cas pour les romans policiers, un rythme haletant étant parfois privilégié. Je pense que le contexte historique est une aide car il demande l'utilisation ponctuelle d'un vocabulaire un peu désuet, mais qui a toute sa place dans l'environnement de l'époque, et  qui  appelle  plus facilement  un style un peu plus littéraire.
Ex : De là, un lacis de ruelles descendait jusqu'à la Tamise mais, comme c'était un repaire de malandrins et de coupe-jarrets, les porteurs préférèrent passer par la place du marché Hungerford et débarquèrent leur passager en haut de l'escalier qui descendait jusq'aux berges.
Quitte à remonter le temps de deux siécles et demi, autant prendre un peu le temps du voyage et en profiter :-). Le roman se lit malgré tout assez vite.
- J'ai aimé les descriptions de l'environnement où se déroule l'histoire : description notamment de Vauxhall Gardens, mais aussi de certaines demeures, des équipages.
Ce ne sont pas de longs passages et ils n'empiètent pas sur l'intrigue, mais ils permettent de se faire une petite représentation visuelle. J'ai choisi le challenge I love London pour "voyager" un peu dans Londres, même si cette ville a complètement changé de visage depuis. C'est pour cela entre autres que j'apprécie les romans historiques : les auteurs sont obligés de décrire un minimum pour créer leurs ambiances.
- J'ai bien aimé l'intrique que j'ai trouvé bien menée.

C'est un roman policier que j'ai trouvé divertissant et intéressant.

Les jardins tels que ceux de Vauxhall semblent avoir été un lieu de distraction assez en vogue à cette époque et au siècle suivant. Il est amusant de noter que l'intrigue d'un autre roman policier que j'ai lu récemment, Le jardin des derniers plaisirs, de Lee Jakson, se déroule en grande partie dans un jardin "concurrent", Cremorne Gardens.
Ils sont décrits comme des lieux "magiques, enchanteurs, galants et voluptueux" (cf Wikipédia)
Le nom de Vauxhall est d'ailleurs devenu par la suite une sorte de nom générique pour désigner ce type de jardins, dont certains ouvrirent en France et en Belgique notamment.
Ils répondaient aux demandes d'une société qui souhaitait davantage de sociabilité et de plaisirs, sans pour autant que la bourgeoisie et l'aristocratie se mêlent aux divertissements du peuple.

Les jardins de Vauxhall sont décrits comme une sorte de parc d'attractions avec piste de danse et orchestre, dans un univers de fausses ruines, d'arcs de triomphes et de pavillons chinois  avec rocailles, bosquets, jets d'eaux. On y trouvait des salons particuliers et certains jardins proposaient des vols en montgolfière.
L'entrée était gratuite, les boissons et la nourriture payantes.

Pour les personnes intéressées, vous trouverez davantage de renseignements sur l'article de Wikipédia dont j'ai donné le lien plus haut et sur celui-ci  : Vauxhall Gardens

J'ai lu ce livre dans le cadre des challenges suivant : I love London (qui est reconduit pour un an) chez Maggie et Titine, British Mysteries chez Lou et Hilde, Petit Bac chez Enna (catégorie lieu avec le mot Londres dans le titre) et La plume au féminin chez Opaline


15 commentaires:

  1. Ma foi, cela est fort tentant. Chaque livre se lit indépendamment? (et j'ignorais pour le frère d'Henry Fielding)

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    1. Je pense que chaque intrigue est indépendante mais qu'il doit y avoir une évolution dans la vie privée du héros. Je n'ai lu que le 1er tome pour l'instant.

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  2. L'époque est assez rarement évoquée, le métier est inhabituel: une nouvelle façon d'arpenter Londres est toujours la bienvenue!
    Et si on aime le premier , on a le plaisir de savoir qu'il y en a encore 11 derrière, quelle promesse! :o)

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  3. Je ne connaissais pas cette série qui m'a l'air fort intéressante. Je te remercie pour cette découverte.

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  4. Je l'ai justement acheté d'occasion il y a peu. Ton billet l'intrigue, je pense donc le lire bientôt ! Bonne soirée.

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    1. Bonne lecture, j'espère que ce 1er tome te plaira. Bonne journée.

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  5. Une série de 12 ? J'espère que les suivants seront à la hauteur.

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    1. Avec les séries, il y a souvent des tomes qui plaisent davantage que d'autres et je viens de découvrir qu'ils ne sont pas encore tous traduits en français. De plus certains exemplaires ne sont plus disponibles qu'en occasion et chers alors je ne sais pas si je pourrai les lire tous. On verra...

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  6. Je ne connaissais pas mais l'histoire a l'air passionnante ! Je note et je ferai bientôt les liens pour le challenge ( merci !)

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    1. J'ai beaucoup apprécié l'époque, moins couramment choisie que l'époque victorienne.

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  7. Bon c'est décidé, je vais le sortir de ma PAL :) J'aime beaucoup la façon dont tu mets en avant tout ce qui t'a plu dans ce roman. Quand tu parlais de jardins cela me faisait penser aussi au roman de Lee Jackson. Il faudrait que je me documente sur ces deux jardins sur le plan historique. Qu'est-ce que j'aime cette période !

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  8. C'est une balade dans le temps qui m'a beaucoup plu. Mais tout cela me crée une pile de "British Mysteries"qui ira bien au delà de la fin janvier :-)

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  9. Encore un titre dont j'ignore tout mais je prends note.
    J'ai bien apprécié ta "minute Stéphane Bern", ça m'a bien fait rire!

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