dimanche 30 novembre 2014

La peau de chagrin - Honoré de Balzac


Edité par  Le Livre de Poche collection Classiques,1995, 383 pages
Introduction et notes de Jacques Martineau


Quatrième de couverture :
Un jeune aristocrate désargenté et désespéré, Raphaël de Valentin, reçoit d'un vieil antiquaire une peau d'onagre miraculeuse et maléfique : elle satisfait tous ses désirs, mais sa superficie, liée par un charme mystérieux à la durée de vie  de son possesseur, rétrécit à chaque souhait exaucé. Raphaël, qui rêvait de conquérir le monde, découvre ainsi, au prix de sa propre existence que "Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit".[...]
Dans le décor réaliste des années 1830, La Peau de chagrin plonge le lecteur dans un univers fantastique qui illustre l'une des théories philosophiques fondamentales de l'oeuvre balzacienne : l'énergie vitale.




La peau de chagrin d'Honoré de Balzac a été publié pour la première fois sous forme de roman en 1831 par Gosselin et Canel, mais il avait déjà été pré-publié dans les journaux de l'époque sous différents titres : Une débauche ou Le suicide d'un poète.

Sans m'en rappeler dans les détails, j'ai de bons souvenirs des romans de Balzac que j'ai lus : Le Père Goriot, Eugénie Grandet et Le lys dans la vallée.
C'est pourquoi j'ai été surprise d'avoir du mal à entrer dans l'histoire de La peau de chagrin.
Je pense que l'une des raisons majeures est que j'attendais un roman fantastique au sens propre alors que finalement, je trouve que c'est plutôt un roman philosophique incluant des passages - ou des éléments - fantastiques. Le fantastique est loin d'être omniprésent, comme dans les œuvres de ce type de Maupassant, par exemple, qui distille alors un malaise croissant à chaque page.

Ici, même si le jeune homme est mis en garde dès qu'il entre en possession de la peau de chagrin, le premier souhait qu'il formule pour lui-même est tout à fait matérialiste, si bien que le lecteur reste dans un contexte tout à fait terre à terre.
S'ensuit une longue narration d'une soirée qui est la concrétisation du vœu, puis, alors que j'attendais avec impatience d'en voir les effets sur la fameuse peau , l'auteur nous entraîne dans un flash-back des amours et de la vie de Raphaël. La véritable vue et prise de conscience de conscience du maléfice n'intervient qu'une centaine de pages plus loin.
Et même alors, il n'y a pas tant de rebondissements que cela à mon goût, je pense que le côté inéluctable qu'on pressent m'a empêchée de rentrer au cœur de l'histoire.

Par ailleurs, le thème de l'argent est omniprésent - un peu trop à mon goût - et le personnage de Raphaël, qui reconnaît ne pouvoir s'éprendre que d'une femme riche et n'être sensible à ses qualités que dès lors qu'elles se reflètent dans l'or, si je puis dire, ne m'a pas été très sympathique, même si son destin m'a émue. J'ai vraiment eu l'impression d'une personne se trouvant sans cesse au mauvais endroit au mauvais moment, et faisant sans cesse de mauvais choix (ou quand il en fait de bons, cela lui est fatal).

Pour faire preuve d'un minimum d'objectivité, j'ai dû faire le deuil de mes attentes, et je reconnais que La peau de chagrin est un roman très riche, avec beaucoup de références qui m'ont permis de me représenter de manière réaliste le Paris de 1830, tant au niveau du  décor que des courants de pensées.

La lecture n'en a pas été des plus faciles, en raisons de tous ces détails justement qui se référaient à un contexte que je connais mal, mais les notes de Jacques Martineau, qui a aussi rédigé l'introduction, m'ont bien aidée et je salue son travail minutieux, grâce auquel j'ai appris quantité de choses,  d'un point de vue historique, philosophique et littéraire. Il fait également le lien entre La peau de chagrin et d'autres romans de La comédie humaine : personnages récurrents, situations similaires, etc... et pour moi qui ai somme toute peu lu Balzac (3 livres, ce n'est rien en regard de tout ce qu'il a écrit), ces précisions ont été fort bien venues.

Les notes sont parfois très denses, le besoin de m'y référer a fatalement ralenti ma lecture et m'a fait ressortir de l'histoire à chaque fois, c'est donc évidemment un ressenti qui m'est propre.
Par contre j'ai un reproche de taille à faire à leur auteur : dans ces notes, il nous dévoile sans fard et à plusieurs reprises la suite de l'histoire, et là, vraiment, cela gâche le plaisir !
Je ne vois pas comment utiliser ces notes autrement qu'au fur et à mesure de la lecture, de ce fait je dirais que cette édition s'adresse alors peut être davantage à un public qui a déjà lu ce roman (mais je demeure perplexe car il y a-t-il tant de candidats à la relecture que cela ?)
J'ai lu l'introduction après, et cette édition comprend également la préface de 1831, ainsi que des illustrations en rapport avec le contexte du roman, c'est donc une édition très complète.

D'autre part, la présentation en trois parties choisie par cet éditeur, sans subdivisions en chapitres, m'a semblée un peu lourde, j'ai envie de reprendre à nouveau l'adjectif "dense", j'aurais préféré justement des chapitres permettant de reprendre son souffle, comme ce devait être le cas dans la première édition. Parce que 300 pages telles que ci-dessous, dans un style qui demande une certaine concentration, je trouve que c'est un peu "bourratif".



Balzac a manifestement mis beaucoup de lui dans ce roman. Il illustre parfaitement sa théorie selon laquelle "Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit", autrement dit que la satisfaction de ses désirs consume l'énergie vitale de l'homme - tout comme le montre également ce qui arrive à l'antiquaire - mais je trouve que cette théorie est ici poussée à l'extrême et jette un regard pessimiste sur l'existence.

Un roman très riche, comme je l'ai déjà dit, et si la lecture m'en a été assez difficile - surtout la première partie  - je suis contente de l'avoir menée à terme et surtout j'apprécie énormément tout ce que j'y ai appris.

Je ne me sens pas de taille à lire toute La comédie humaine, mais je suis bien consciente qu'à travers cette oeuvre Balzac nous a laissé un formidable témoignage sur son époque et j'aimerais beaucoup lire un jour Splendeurs et misères des courtisanes.

Surtout n'hésitez pas à me laisser votre ressenti La peau de chagrin, ou sur d'autres romans de Balzac,  et à me donner des conseils de lecture.






Challenge Petit Bac 2014 catégorie matière (Peau)



Challenge XIXème siècle (2ème édition) chez Fanny



vendredi 28 novembre 2014

Il était deux fois Noël

Le mois de Novembre touche à sa fin, par chez moi les dernières parures roux et or s'accrochent vaillamment aux branches des arbres, mais la forêt prend un aspect de plus en plus dépouillé et bientôt, les arbres nus vont frissonner sous les frimas de l'hiver.






Heureusement, il est un petit coin de douceur, un chalet au milieu des sapins, emmitouflé sous la neige comme sous un manteau bien chaud où il fait bon attendre Noël.

Nos hôtesses de choc, Chicky-Poo, Petit_Speculoos et Samarian nous accueillent pour la deuxième édition  du challenge "Il était une fois Noël", qui devient donc cette année Il était 2 fois Noël.



Alors que la neige répand ses flocons moelleux, si vous tendez l'oreille, vous entendrez déjà dans le ciel l'écho des clochettes tintant  Jingle Bells et du chalet illuminé proviennent des éclats de rire...



Sautez au volant de votre voiture, engouffrez-vous dans le Boréal Express, chaussez des skis ou louez un traîneau, et rejoignez nous vite !



Laissez vos chaussures à l'entrée, mettez vos chaussons préférés et venez découvrir le programme organisé par nos trois hôtesses : 




☃ Lun. 1er décembre : début du challenge, on s'installe au chalet... : venez nous présenter votre top 5 de ce que vous préférez sur cette saison.
☃ Mar. 2 décembre : Nos blogs se mettent aux couleurs de Noël : rouge, vert, doré, argenté, à paillettes... Surprenez-nous !
☃ Mer. 3 décembre : Journée des enfants au chalet, le moment idéal pour découvrir des albums jeunesses sur le thème de Noël et/ou de l’hiver
☃ Jeu. 4 décembre : Les enfants sont partis, on peut maintenant mettre la musique à fond et chanter à tue tête. Partageons nos playlists de Noël.
☃ Sam. 6 & Dim. 7 décembre : RAT (aux thèmes de Noël et de l’hiver) Plusieurs catégories/niveaux seront disponibles, pour permettre à tous de s’y retrouver !
☃ Mar. 9 décembre : Au chalet, on aime bien se faire gâter, alors nous vous proposons de nous présenter vos lettres au Père Noël, avec votre wishlist… farfelue ou non !
☃ Mer. 10 décembre : TAG de Noël
☃ Ven. 12 décembre : Le facteur fait son passage au chalet, avec une immense sacoche pour embarquer vos de cartes de vœux…
☃ Sam. 13 décembre : ce week-end, on décore le chalet… Au choix, vous pouvez nous présenter un DIY, une création ou même un livre d’activités créatives sur Noël, pourquoi pas ?
☃ Dim. 14 décembre : Tea-time au chalet. L’occasion de nous présenter votre goûter du jour : boisson, gâteaux… le tout avec ou sans lecture du moment !
☃ Lun. 15 décembre : Il est temps de publier votre avis sur le livre que nous avons lu en lecture commune. (un vote sera bientôt fait pour déterminer le choix du livre)
☃ Mer. 17 décembre : Séance de cinéma dans le salon, auprès du feu… On sort les plaids, le thé, le chocolat et les gâteaux. Vous pouvez nous parler de vos films/téléfilms/dessins animés préférés, faire une liste de ce que vous adorez etc.
☃ Jeu. 18 décembre : Il est l’heure de se montrer nos sapins respectifs !
☃ Ven. 19 décembre : Venez nous parler ou nous montrer votre Noël idéal.
☃ Dim. 21 décembre : partage de recettes de Noël (réalisées ou non, pas d'obligation de cuisiner, même si c'est plus rigolo)
☃ Lun. 22 décembre : aujourd’hui au chalet, on s’expatrie ! Faites-nous découvrir les traditions de chez vous, en France ou ailleurs… Recettes, marchés de Noël, légendes, histoires, photos… tout pour nous faire voyager !
☃ Mer. 24 décembre : partage de la table/du menu
☃ Jeu. 25 décembre : Joyeux Noël
☃ Vendredi 26 au 31 décembre : derniers partages (cadeaux et autres posts) avant de refermer les portes du chalet.



lundi 24 novembre 2014

Les livres de mon été...

Voici donc (enfin !!!) les livres qui ont accompagné mon été :



Tout d'abord j'ai été très gâtée : un grand merci à Chicky Poo qui m'a offert un livre mystère, à Keisha qui m'a offert Les confessions de Mr Harrison d'Elisabeth Gaskell et La Dame en Blanc de Wilkie Collins et à Malyss qui m'a offert Satané Dieu ! et Où on va, papa ? de Jean-Louis Fournier. 
Un grand merci également à Maggie qui m'a offert Graveney Hall de Linda Newbery et récemment Long Spoon Lane d'Anne Perry. (Je n'ai pas encore tout lu)

Au début de l' été, j'ai été prise de nostalgie et j'ai composé une petite PAL  Normandie. J'avais préparé une petite sélection : L'Aiguille creuse de Maurice Leblanc, Une Vie de Guy de Maupassant, et prévu de découvrir enfin Michel Bussi. 
Mais j'ai manqué de temps : pour Maupassant, c'est partie remise, et en ce qui concerne Michel Bussi, j'ai déjà offert plusieurs de ses livres à ma famille, à des copines etc... mais je n'ai pas encore trouvé le temps de le lire moi-même.

Enfin j'ai emprunté deux polars de Keigo Higashino à la médiathèque et je me suis régalée. Un auteur dont je vais suivre les publications, donc...

J'ai présenté ici un petit résumé pour chaque livre et à deux exceptions près, j'ai écrit un article individuel un peu  plus complet pour chacun d'entre eux (pour y avoir accès cliquez sur les liens indiqués) . Par contre il faudra attendre quelques jours pour Les confessions du Dr Harrison et les deux romans de Keigo Higashino, mes articles ne sont pas tout à fait finis.


Le Livre mystère offert par Chicky Poo  est un coup de coeur.
Il s'agit d'un thriller qui se déroule dans les Pyrénées.


 En plein hiver, un matin, un cadavre est découvert accroché en haut d'un téléphérique, sur la structure métallique du terminus, par des hommes venus faire les travaux d'entretien d'une usine hydroélectrique. A une dizaine de km de là, isolée en pleine montagne, se trouve une forteresse, un centre psychiatrique et pénitentiaire où sont détenus de dangereux  criminels doublés de psychopathes. 
De plus, l'expérience du livre mystère était inédite pour moi et elle m'a littéralement emballée.
Pour savoir de quel livre il s'agit, cliquez ici ! 




Les invités de l'île de Vonne van der Meer

Située sur une île au large des côtes hollandaises, la Rose des Dunes accueille chaque année de nouveaux occupants. Les vacanciers se succèdent, leurs histoires défilent et transforme la maison en théâtre de vie. Un couple répare son amour, une femme en pleine convalescence retrouve goût à la vie. Les destins se construisent ou se déchirent sous la pulsion des embruns.
En véritable metteur en scène, Vonne van der Meer fait jouer au fil des pages une coméie sensible et épurée sur la nature humaine.

J'avais choisi ce livre car d'une part il se déroule aux Pays-Bas - et d'autre part j'avais un peu fantasmé sur la couverture qui pour moi évoquait vraiment les vacances, les dunes, le sable chaud et les embruns salés. Pour le côté "lézard au soleil" ce n'est pas vraiment ça, mais les histoires m'ont bien plu.
NB : ce sont des nouvelles indépendantes les unes des autres, le lien est cette petite maison dans les dunes. Pour en savoir un peu plus cliquez ici.
J'ai le 2ème volet, Le bateau du soir. (pas encore lu)


Les confessions de Mr Harrison - Elisabeth Gaskell

L'arrivée à Duncombe de Mr Harrison, jeune médecin londonien célibataire, met le gente féminine en émoi. Les jeunes filles revêtent leurs plus belles tenues, leurs mères organisent moult thés, bals et rencontres inopinées. Le village commente chaque fait et geste de ce beau parti qui tente de ne pas commettre d'impair, car le vent tourne à Duncombe, l'état de grâce ne dure jamais longtemps...

Grâce à Keisha, j'ai enfin découvert la plume d'Elizabeth Gaskell. Les mésaventures de ce jeune médecin traqué par toutes les célibataires - jeunes ou moins jeunes - de cette petite ville prêtent à sourire. Mais derrière la légèreté de ton et les quiproquos se cachent aussi des  drames quotidiens et Mrs Gaskell nous livre ici une petite études de mœurs et tout en soulignant que succéder au médecin local n'est pas si facile... Ce court roman m'a beaucoup plu.

Chronique à venir...


L'Aiguille creuse - Maurice Leblanc (énigme policière et roman d'aventures)

Arsène Lupin deviendrait-il imprudent ? Lors du cambriolage du château du comte de Gesvres, il est surpris dans sa fuite par la nièce du propriétaire, Raymonde de Sait-Véran.
Quelques jours plus tard, la police découvre le cadavre du plus grand des voleurs !

Je ne suis pas une grande fan d'Arsène Lupin mais je me suis plongée dans l'univers de Maurice Leblanc avec plaisir.
Et surtout une partie de l'histoire se déroule en Normandie, en particulier près des grandioses falaises d'Etretat. Je pense d'ailleurs que sans ce point je n'aurais pas pris autant de plaisir à la lecture.
L'enquête est menée par un lycéen, Isidore Bautrelet, qui se révèle évidemment beaucoup plus perspicace que les policiers - un petit côté Rouletabille ? - mais ce jeune homme m'a parfois un peu agacée.
De même je reproche, à plusieurs reprises, de passer un peu abruptement d'une énigme à sa résolution, j'aurais aimé un peu plus de cheminement.
Mais il y a une intrigue autour d'un fabuleux trésor de joyaux que les rois de France se transmettent...
J'ai choisi la collection Etonnants classiques de chez Flammarion pour le dossier complémentaire sur Maurice Leblanc et Arsène Lupin. 

Je n'ai pas  fait de fiche à part pour ce livre car je voudrais le présenter avec des photos sur mon blog photos.

Une femme sans peur - Lee Jackon

En 1852, à Londres, fraîchement installée dans le quartier populaire de Leather Lane, Sarah Tanner est l'heureuse propriétaire d'une minuscule échoppe dont elle a su faire en quelques mois un prospère café-restaurant.
Discrète et travailleuse, c'est à première vue une jeune femme sans histoire. Certains diraient même secrète... Et pourtant...
Lorsqu'un soir, elle est témoin du meurtre par un policier d'un dénommé Georgie, petit escroc notoire qu'elle connaît fort bien, son passé lui saute à la figure. Fermement décidée à lui rendre justice, la respectable Mrs Tanner n'a pas oublié qu'il fut autrefois son ami et décide de prendre l'enquête en main. Elle replonge alors sans hésitation dans les bas-fonds malfamés de la capitale où elle a si longtemps vécu.

Me revoilà avec une intrigue victorienne :-), j'ai particulièrement aimé le personnage de Sarah Tanner qui m'a bien davantage plu que le taciturne et froid inspecteur Decimus Webb. Sarah travaille pour gagner sa vie, elle a les pieds sur terre, je regrette que cette série ne comporte que deux tomes et que le second soit quasiment introuvable. Le meurtre dont elle est - presque - témoin va la confronter à son passé et c'est prétexte à évoluer dans le Londres victorien, inquiétant et contrasté.




Meurtres et suspense au Pays du Soleil Levant :

La maison où je suis mort autrefois :

Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d'affaires absent, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n'a aucun souvenir avant l'âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d'elle au berceau, faisant ses premiers pas...
Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clé à tête de lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal être. Elle demande à son ancien petit ami de l'accompagner.
Il découvrent une construction apparemment abandonnée. L'entrée a été condamnée. Toutes les horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d'enfant, ils trouvent le journal intime d'un petit garçon et comprennent peu à peu que cette inquiétante demeure a été le théâtre d'événements tragiques...

Le dévouement du suspect X

Ishigami, un professeur de mathématiques, est amoureux de sa voisine, Yasuko Hanaoka, une divorcée qui élève seule sa fille. Harcelée par son ex-mari, elle finit par tuer celui-ci en cherchant à protéger sa fille. Ishigami, qui a tout entendu, voit là l'occasion de se rapprocher d'elle et lui propose son aide. Il entreprend alors de maquiller le crime en le considérant comme un problème de mathématiques à résoudre... un roman noir sur la folle logique de la passion. 

De Keigo Igashino, j'avais lu Un café maison qui m'avait plu, mais avec quelques petites réserves quand même. Pour résoudre l'affaire l'enquêteur avait dû se montrer particulièrement tatillon. Puis j'avais trouvé l'atmosphère plutôt froide, un peu aseptisée, à l'image de la maison où le crime avait eu lieu.

Poussée par la curiosité, et par les articles  d' Alex et Keisha, j'ai retenté ma chance avec deux nouvelles lectures et j'ai été enchantée.

J'ai trouvé  l'intrigue du Dévouement du suspect X vraiment très originale et certains personnages masculins -  le professeur Ishigami et le professeur Yukawa qui se livrent à un duel cérébral - hors du commun. Bien qu'ayant trouvé quelques longueurs vers le milieu du roman, je le classe parmi mes coup de cœur car l'intrigue est très habilement construite et  le dénouement est magistral.

La maison où je suis mort autrefois est moins original. Au fil des pages, il est assez facile de deviner ce qui est arrivé à Sayaka. Cependant, bien qu'il y ait dans ce roman des événements déjà vus et prévisibles, l'auteur a quand même réussi à me surprendre à plusieurs reprises quant au déroulement des événements et j'ai trouvé la chute - la vérité sur la maison - inattendue.
L'histoire se déroule assez rapidement à huit-clos - dans la maison en question - et Keigo Higashino a su distiller une atmosphère angoissante et oppressante. J'attendais la vérité tout en la redoutant.
J'ai bien aimé la relation entre Sayaka et son ex petit ami et je dois dire que la présence de celui, son calme et sa logique m'ont semblé plutôt rassurants.
Un très bon moment de lecture et je me réjouis d'avoir d'autres œuvres de l'auteur à découvrir

Articles individuels à venir...





Les invités de l'île - Vonne von der Meer

Les invités de l'île de Vonne van der Meer
Traduit du néerlandais par Daniel Cunin
Editions 10/18, 1999, 2005 pour la traduction française, 220 pages

Voilà une couverture qui était totalement appropriée pour les vacances, ne trouvez-vous pas ?


J'avais choisi ce livre parce que j'ai fait deux super  séjours dont dans la région d'Amsterdam. J'aime beaucoup la Hollande. Ici, on n'est pas en Hollande mais sur l'île de Vlieland au large de la côte frisonne,

La petite maison de plage La Rose des Dunes et son livre d'or attendent des vacanciers. Il s'agit d'une série de nouvelles avec chaque fois de nouveaux occupants et chaque fois l'un d'entre eux est confronté à un problème personnel... le séjour à La Rose des Dunes est l'occasion de faire le point.
Avec en filigrane la  femme de ménage, ombre discrète qui veille sur les lieux et les occupants.

Le soleil, elle en perçut tout de suite l'odeur, il suffisait de franchier la dune pour se retrouver devant la mer. Elle leva les yeux sur les dunes et son regard s'arrêta sur une maison aux tuiles orange et en planches goudronnées noire. Elle sourit, le plus simplement du monde.
- Notre maison, là, dit-elle, plus pour elle-même qu'à l'intention de son fils et de son mari. (p 15)

J'ai bien aimé les descriptions de l'île, cela m'a rappelé la plage de Bergen aan Zee, et la maison au bord de la plage est accueillante
Par contre ce n'est pas vraiment  l'ambiance bain de soleil et sable chaud que je m'étais mise dans la tête... d'ailleurs les histoires ne déroulent pas toute en été et même en été, les températures aux Pays Bas ne doivent pas être caniculaires. 
Mais j'ai bien aimé ces tranches de vie et la façon de l'auteur de nous amener dans l'intimité de ses personnages et je trouve qu'elle peint les émotions avec délicatesse. Il est dommage que les nouvelles n'aient pas de titre car de ce fait  je ne peux pas vous donner celui de ma préférée (la 3ème) : un homme, marqué par le décès de son épouse, a décidé de mettre fin à ses jours. Mais auparavant il lui reste deux lettres à écrire... j'aime beaucoup le cheminement de cette histoire et sa fin.

Ce livre existe a également été publié sous le titre La  Maison dans les dunes (aux éditions Héloïse d'Ormesson)



Livre mystère


Livre mystère 




Double suspense,  pour ce  livre mystère puisqu'il s'agit d'un roman policier offert par Chicky Poo que je remercie et pour ce polar génial, et pour l'expérience du livre mystère. Le principe du livre mystère est de lire un livre sans rien en savoir auparavant (d'où la couverture en papier) . Cette expérience était une première pour moi et j'ai adoré ! J'ai trouvé que cela rajoutait sans conteste une dimension supplémentaire à la lecture car la découverte est totale, page après page.

J'ai adoré ce livre pour plusieurs raisons :
- C'est très bien écrit, c'est  bien documenté si bien que c'est réaliste et que je suis rentrée sans peine dans l'histoire. 
- Il m'a emmenée dans les Pyrénées, en plein hiver, une destination qui ne m'est pas habituelle, ni avec les romans ni dans la réalité. Dépaysement total, donc.
- L'intrigue est super bien ficelée, et j'ai cogité jusqu'au bout. :-)

L'histoire : Un groupe d'hommes travaille en plein hiver à l'entretien d'une usine hydroélectrique. Un matin, en haut du téléphérique, au niveau du terminus de la télécabine, ils découvrent un cadavre. Et quel cadavre ! Je ne vous en dis pas plus car la stupeur fait partie du plaisir.

A quelques kilomètres de là se trouve l'Institut psychiatrique Wargnier. une forteresse pénitenciaire isolée dans la montagne où sont détenus de dangereux assassins psychopathes. Je n'irai pas jusqu'à dire que les médecins y sont aussi inquiétants que les patients, mais certains mettent mal à l'aise quand même. La jeune psychologue suisse Diane Berg vient d'y être engagée.

Et non loin une colonie de vacances désaffectée : les Isards

Bientôt, on se trouve confronté à l'incompréhensible : sur la scène de crime on découvre une chose qui ne devrait pas être là, qui théoriquement ne pourrait pas être là.

J'ai été très sensible à l'ambiance, cette sensation d'isolement aggravée par la neige, cette unité entre le blanc neigeux de la montagne - très présente - et le blanc-hôpital, m'ont donnée une sensation de ... froid dans le dos !
Je me suis attachée au personnage de Diane ainsi qu'aux policiers, le commandant Servaz et le capitaine Irène Ziegler, dont j'ai apprécié la personnalité.
Sous la couche de neige glaciale sont enfouis de lourds secrets du passé
De multiples rebondissements, j'ai pataugé dans l'intrique pendant que les policiers pataugeaient dans la neige. Un coup de coeur ! 




Il s'agit de :  





 GLACE de Bernard Minier



XO Editions, Pocket, 2011, 725 pages




mercredi 19 novembre 2014

La vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier

La vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier
Drame français de 1988. Durée 2H15 mn
Avec Philippe Noiret, Sabine Azéma, Pascale Vignale     










N'ayant pas encore terminé mon article concernant mes lectures d'été, je vais vous faire patienter en
vous parlant d'un film que j'ai vu en octobre et qui valide ma participation au challenge Une année en 14 chez Stéphanie.

En novembre 1920, deux jeunes femmes d'origine sociale différente, à la recherche de leur compagnon disparu, se croisent sur le champ de bataille où se trouve le commandant Dellaplane chargé de recenser les soldats disparus. Emouvante évocation du deuil mais aussi de la vie qui, malgré tout, continue.

Ce film m'a particulièrement intéressé pour plusieurs raisons.
D'une part il se situe après la guerre, une période moins évoquée la guerre elle-même. On voit bien dans ce film que la guerre, bien après sa fin officielle, continue de tuer sournoisement : des obus enfouis dans les champs remontent à la surface, sous des tunnels effondrés d'autres libèrent leurs gaz asphyxiant, mettant en péril la vie des hommes qui déblaient.
Ce film m'a rappelé une phrase qui m'avait marquée dans  Le cercle littéraire des amateurs d 'épluchures de patates : cette guerre n'en finit pas de finir. Une phrase qui, je pense, peut s'appliquer à toutes les guerres.

Le rythme du film est assez lent mais cela ne m'a pas gênée, je trouve qu'il accompagne très bien le rythme de la reconstruction, - des vies, si c'est possible, et du pays - qui va prendre des années.

Ce qui m'a particulièrement touchée, et intéressée, c'est la difficulté de faire le deuil quand la victime est portée disparue.
On voit bien, au travers du parcours des deux femmes, Irène (Sabine Azéma) et Alice (Pascale Vignale) que l'espoir subsiste toujours et combien il leur est difficile de faire le deuil et d'être prête pour une autre histoire d'amour car elles n'ont pas la preuve irréfutable que leur compagnon soit mort.

Le parallèle entre les deux femmes est intéressant car elles ne vont pas du tout suivre le même cheminement pour surmonter leur deuil.
On voit d'ailleurs à quoi étaient confrontées les familles : le mari d'Irène a d'abord été déclaré tué, elle a donc porté le deuil, puis un soldat français rescapé a assuré l'avoir vu par la suite prisonnier des Allemands, mais vivant, si bien qu'elle ne sait plus... depuis deux ans, elle court d'un hôpital à un autre, espérant chaque fois retrouver son mari, espoir chaque fois déçu...
L'évolution de son personnage tout au long du film est très intéressante, très froide au début elle "s'humanise" peu à peu, de même on voit l'évolution de ses sentiments, pour finir sur un bilan lucide sur son couple.


C'est un film de contrastes : le fossé avant/après la guerre, le fossé entre ceux qui l'ont vécue sur le front et les autres, la détresse des familles qui attendent des informations qu'elles n'arrivent pas à obtenir et qui se sentent oubliées et le commandant Dellaplane écrasé par sa tâche et son manque de moyens, contraste entre le vécu des  hommes et les politiciens (recherche du "soldat inconnu"), contraste d'une France qui célèbre la victoire tout en pleurant ses morts.



C'est un film de silences aussi, ou de suggestions : les soldats revenant du front gardent en eux des blessures morales -et pas seulement physiques -  de ce qu'ils ont vécu et n'arriveront jamais à les partager totalement avec leur famille, qui d'ailleurs ne sont pas forcément prêtes à les entendre, les sentiments non avoués, par réserve ou par crainte et tout ce que le film sous entend : j'ai trouvé qu'il était réalisé avec beaucoup de subtilité, beaucoup de choses sont évoquées par petites touches et c'est au spectateur de se faire son idée.

A l'image du tunnel qui a enseveli des victimes et qui s'écroule dès que l'on cherche à explorer ses entrailles, une guerre conserve toujours une part d'impénétrable.


jeudi 13 novembre 2014

Bientôt de retour...



L'été est déjà loin... Un emploi du temps bien chargé, un coup de fatigue là-dessus, un peu de blues parfois... et je me suis laissée entraîner loin de la blogosphère, avec dans l'idée de toujours revenir "demain".

Je reviens prochainement, je ferai un petit topo de mes lectures d'été.

Avant tout, je voulais remercier celles d'entre vous qui m'ont laissé des petits mots, envoyé des cartes, etc..

Un grand merci, du fond du coeur !
A très vite !

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