dimanche 29 décembre 2013

La mariée était en noir - William Irish

Titre original : The bride wore black (1940)
Traduit de l'américain par E. Michel Tyl
Traduction révisée par Emmanuelle de Lesseps

Editions Gallimard, folio policier, 1984 pour la traduction française, 268 pages

L'été dernier j'ai lu Fenêtre sur cour et autres nouvelles et je m'étais promis de revenir vers cet auteur, auquel on doit notamment La sirène du Mississippi et J'ai épousé une ombre.
Je voulais le lire dans des histoires un peu plus étoffées que des nouvelles.

J'ai vu l'adaptation de François Truffaut, avec Jeanne Moreau, il y a longtemps, à la télé. Je ne me souvenais pas de la fin, juste du mobile et d'avoir passé un bon moment.

Je ne voudrais pas trop en dire, je trouve que c'est beaucoup plus agréable de se laisser porter par le suspense (même si ici on connaît le meurtrier dès le départ et si probablement beaucoup d'entre vous ont déjà soit lu le livre, soit vu le film).
Le suspense ne réside pas non plus vraiment dans le mobile, on l'entrevoit assez facilement... La tension vient dans le fait de voir approcher la mort, de se demander si la personne qui frappe se fera démasquer et sur les circonstances de l’événement initial, celui qui a conduit à la machination que le lecteur voit se dérouler sous ses yeux.

La chute est plutôt inattendue, et différente de celle du film (ainsi que je l'ai dit, je ne m'en rappelais pas mais j'ai effectué quelques recherches sur internet)
J'ai trouvé l'écriture assez distanciée des personnages, je ne me suis attachée ni aux victimes ni au bourreau, que je n'ai cependant trouvé  ni sympathique ni antipathique.
Mais j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette intrigue, construite selon un schéma qui se répète mais sans que je trouve cela gênant. Je trouve même que la construction participe à la tension.

Voici le début de l'histoire :

- JULIE ! Ma Julie !
La voix suivit la femme dans l'escalier jusqu'au bas des quatre étages. C'était le murmure le plus doux, l'appel le plus fort de des lèvres puissent lancer. Cela ne la fit pas hésiter, ni rater une marche. Son visage était très pâle lorsqu'elle sortit dans la lumière du jour et rien de plus.
La fillette qui attendait près de la valise, à la porte d'entrée, se retourna et la regarda, presque incrédule tandis que Julie la rejoignait, l'air de se demander comment elle avait trouvé la force d'en finir. La femme parut lire dans ses pensées ; elle répondit à la question silencieuse.
- C'est aussi dur pour moi que pour eux, de dire adieu, mais moi je m'étais faite à cette idée, pas eux. J'ai eu tant de longues nuits pour m'endurcir. Eux, c'est la première fois que ça leur arrive. Moi, c'est la millième fois que je vis ces instants.
Et, sans changer de ton, elle poursuivit :
- Je vais prendre un taxi ; il y en a un là-bas. 
Comme la voiture approchait, la fillette la regarda d'un air interrogateur.
-Oui, tu peux m'accompagner si tu veux. A la gare de Grand Central, chauffeur. 
Elle ne se retourna pas pour regarder la maison, ni la rue qu'elle quittait. Elle n'eut pas un regard pour les autres rues qu'elle connaissait si bien, pour ce coin de ville où elle avait toujours vécu.
Elles durent attendre un peu devant le guichet où quelqu'un s'attardait. La petite fille, à côté d'elle, s'accrochait désespérément à son bras.
- Où vas-tu ?
- Je ne sais pas. Je n'y ai même pas encore pensé.
Elle ouvrit son sac à main, partagea en deux paquets inégaux la mince liasse de billets qu'il contenait et garda la plus petite partie dans sa main. Elle se pencha vers l'ouverture du guichet et posa l'argent sur la tablette.
- Jusqu'où je peux aller avec ça ?
- Chicago, et je vous rends quatre-vingt-dix-cents.
-Alors un aller.
Elle se tourna vers la fillette. 
- Tu peux retourner à la maison. Tu pourras au moins leur raconter ça.
- Je ne dirai rien, si tu ne veux pas, Julie.
- ça n'a pas d'importance. Qu'est-ce que ça change, le nom d'un lieu, quand on part sans retour ?
Elles s'assirent un moment dans la salle d'attente. Puis elles descendirent l'escalier qui menait au quai, demeurèrent un instant côte à côte devant la portière du wagon.
- Embrassons-nous, comme de vraies petites amies d'enfance.
Leurs lèvres s'effleurèrent, vite. "Voilà."
- Julie, je ne sais quoi te dire.
- Dis-moi adieu. Que dit-on jamais d'autre, dans cette vie ?
- Julie, j'espère que je te reverrai un jour prochain.
- Tu ne me reverras plus jamais.
Le quai s'éloigna. Le train s'engouffra dans le long tunnel. Puis il émergea de nouveau à la lumière, s'élevant au sommet d'une rampe d'où l'on pouvait voir les étages supérieurs des maisons, tandis que les rues transversales défilaient comme les jours d'une palissade.
Le train ralentit brusquement ; il avait à peine atteint sa vitesse maximale. 
- Vingt-cinquième rue, chantonna distraitement le contrôleur.
La femme qui s'en allait pour toujours se leva, prit sa valise et parcouru le couloir, comme si elle terminait son voyage au lieu de le commencer.
Elle était debout tout contre la porte de sortie, lorsque le convoi s'arrêta. Elle descendit, suivit le quai et prit l'escalier qui menait à la rue. Elle acheta un journal au kiosque de la salle d'attente, s'assit sur un banc et consulta la page des petites annonces.


François Truffaut avait ses propres raisons de choisir une fin différente, pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'adaptation (mieux vaut quand même voir le film et lire le live avant) :

Roman policier lu dans la cadre du challenge Petit Bac 2013 chez Enna, catégorie couleur avec le mot NOIR dans le titre.


mardi 24 décembre 2013

Je vous souhaite à tous un joyeux Noël
et de très belles fêtes de fin d'année


samedi 21 décembre 2013

Pain perdu de Noël

Le pain perdu est une façon gourmande d'utiliser les restes de baguette rassie.

Comme nous sommes à quelques jours de Noël, j'ai essayé d'y apporter une note de saison.
Chacun peut créer sa propre recette en fonction de ses goûts (et de ce qu'il y a dans son placard).

J'ai cuisiné les miens sous le coup d'une impulsion, normalement  il faut des fruits secs et des noisettes concassées. Au moment de prendre les raisins secs dans le placard, je me suis aperçue qu'on les avait déjà mangés :-) ! Et je n'avais pas de noisettes non plus. J'ai utilisé de l'Amandin.

Ingrédients pour 4 personnes :

- 2 œufs
- 250 ml de lait
- restes de baguette
- 100 grs de sucre en poudre
- Amandin
- épices pour vin chaud (on peut aussi utiliser des épices pour pain d'épices ou juste de la cannelle)








Réalisation :
Faire chauffer le lait et y plonger le sachet d'épices pour qu'il infuse, et laisser refroidir. Lorsque le lait est froid, ôter le sachet d'épices, ajouter les œufs et le sucre en poudre. Fouetter quelques instants. Ajouter l'Amandin et mélanger.
Détailler la baguette en cubes et répartir les cubes dans des ramequins. Verser dessus le mélange lait/œufs/sucre/Amandin.
[J'ai fait un essai avec deux ramequins supplémentaires, dans l'un j'ai ajouté un Spéculoos émietté, dans l'autre du chocolat à croquer râpé.]
Mettre à four froid, régler le four sur 220°, lorsque le four arrive à T°, je laisse 2-3 mn de plus et c'est prêt. 






La 1ère version a fait l'unanimité, les enfants ont bien aimé également la recette avec les Spéculoos (j'adore les Spéculoos mais dans ma recette, j'ai trouvé que c'était un peu trop sucré pour mon goût). La recette avec le chocolat a bien plu également, mais il était un peu trop cuit, il faut que j'arrive à le rendre liquide sans qu'il chauffe trop. 

Recette réalisée dans la cadre du Challenge Il était une fois Noël chez Petit_Spéculoos, Chicky Poo et Samarian.



vendredi 20 décembre 2013

Fondue au chocolat

Aujourd'hui, pour le Challenge Il était une fois Noël, on partage des recettes gourmandes.

Je n'ai pas eu le temps de faire une recette de Noël proprement dite. Alors j'ai fait une fondue au chocolat.

Pour 4 j'ai  utilisé les 2/3 d'une tablette de 200 grs chocolat à dessert (noir). (Cassée pour séparer les carrés les uns des autres et mis à fondre avec 3 cuillères à soupe d'eau 3 mn au micro ondes à 1000 W)

A tremper des morceaux d'ananas, des rondelles de banane, des quartiers de mandarines et des chamallows.


Mes préférés sont la mandarine et l'ananas ;-)




Challenge Il était une fois Noël chez Petit-Speculoos, Chicky Poo et Samarian

RDV chez les autres gourmands : Hilde, Petit_Speculoos, Chicky Poo,


mercredi 18 décembre 2013

Le spectacle de Noël - Anne Perry

Titre original : A Christmas Homecoming (2011)
Traduit de l'anglais par Pascale Haas
Editions 10/18, collection Grands Détectives, 2013 pour la traduction française, 187 pages

Quatrième de couverture :
C'est à Whitby, petit village de pêcheurs où le comte Dracula aurait fait sa première apparition - selon le roman éponyme de Bram Stoker -, que Joshua Fielding a décidé de produire sa troupe théâtrale. Avec sa femme Caroline, la mère de Charlotte Pitt, il s'apprête à livrer une adaptation inédite du fameux roman [...]

Décembre 1898. La troupe de Joshua Fielding est reçue à Whitby, chez Charles et Eliza Netheridge, dont la fille Alice a écrit une adaptation théâtrale de Dracula. Joshua Fielding doit monter le spectacle pour le présenter avec sa troupe le lendemain de Noël. Le scénario demande la réécriture de plusieurs scènes et on sent des rivalités et des tensions palpables au sein de la troupe. Par ailleurs Douglas,  le fiancé d'Alice, est hostile à ce projet.
A l'extérieur, la neige qui tombe en continu rend  les routes impraticables, isolant la demeure des Netheridge. C'est alors qu'un étranger, victime d'un accident dû aux intempéries, se présente à leur porte et demande l'hospitalité. Curieusement cet homme semble bien connaître l'histoire de Dracula, pourtant parue depuis peu, de même que le milieu du théâtre.

Cette histoire m'a beaucoup plu, aussi bien pour l'histoire de Dracula en toile de fond (que ce livre m'a donné envie de lire) que pour le milieu du théâtre (je fais partie d'une petite troupe amateur). J'ai par ailleurs aimé retrouver la mère de Charlotte dans un rôle de 1er plan. Avec les personnages d'Alice, de Caroline et d'Eliza, Anne Perry reprend dans cette nouvelle un thème qui lui est cher : la difficulté pour les femmes d'imposer leurs aspirations et de vivre selon leurs désirs dès lors qu'elles s'écarte des conventions sociales.
Caroline a affirmé son émancipation en épousant Joshua, un acteur plus jeune qu'elle. On sent avec Alice une personnalité affirmée, qui bravera les conventions pour suivre sa voie. Alors que sa mère, Eliza, cherche à se libérer de l'emprise étouffante d'une belle-mère décédée depuis longtemps.

Contrairement aux romans de la série Charlotte et Thomas Pitt, le lecteur n'est pas confronté à un crime dès le départ mais à un malaise et une tension grandissants. J'ai trouvé l'enquête en elle-même un peu sommaire et je suis restée un peu sur ma faim en ce qui concerne l'ambiance de Noël. A ces petites réserves près, ce fut pour moi un  bon moment de lecture.

Les avis de Lou et de Hilde qui ont également lu cette nouvelle pour la LC commune aux challenges Il était une fois Noël et British Mysteries.


D'autres lectures : 

Nouveaux contes de Noël d'Anne Perry chez Petit_Speculoos

L'Odyssée de Noël d'Anne Perry chez Syl

Cette lecture rentre également dans le cadre du Challenge XIXème siècle, du Challenge La plume au Féminin et du Challenge Victorien.









Note : Opaline renouvelle La Plume au Féminin en 2014.

mardi 17 décembre 2013

Christmas Pudding - Agatha Christie

Christmas Pudding est un recueil de 6 nouvelles d'Agatha Christie.

Seule la première, qui a donné son nom au recueil, se passe à Noël et c'est la seule des 6 que j'ai relue car je l'ai choisie pour l'ambiance de Noël qui est très présente.

Christmas Pudding (The adventure of the Christmas Pudding - 1960)

Il n'y a pas de crime dans cette nouvelle, seulement le vol d'un magnifique rubis. Il s'agit d'une enquête d'Hercule Poirot. On supplie notre détective belge de retrouver le joyau pour éviter un incident diplomatique. Pour ce faire, Hercule Poirot est amené à aller passer un Noël traditionnel dans une demeure anglaise. Cette perspective lui donne par avance des sueurs froides car il imagine ladite demeure traversée par les courants d'air et dotée d'un confort des plus rudimentaires.
L'intrigue ne dupe pas longtemps le lecteur, il est facile d'en deviner la clé. Mais ce qui fait selon moi le charme réel de cette nouvelle, c'est l'atmosphère, Agatha Christie nous décrivant ici un Noël familial et traditionnel anglais comme elle en a vécu dans son enfance.  La présence de deux collégiens donne un peu de fantaisie à l'histoire.
C'est une nouvelle que j'ai déjà lue plusieurs fois à cette époque, je suis sous le charme à chaque fois.


Je lirai les autres nouvelles début 2014 et je viendrai compléter mon billet qui entrera dans le cadre du challenge Agatha Christie.


Christmas Pudding, écrite en 1960, est une réécriture d' Une aventure de Noël écrite en 1923, que j'ai également dans un recueil de nouvelles intitulé Tant que brillera le jour. J'ai lu les deux versions et pour moi il n'y a pas photo, je préfère nettement la version de 1960.

J'ai lu cette nouvelle dans le cadre d'une lecture commune pour les challenges British Mysteries chez Lou et Hilde et Il était une fois Noël chez Chicky Poo, Samarian et Petit_Speculoos.

jeudi 5 décembre 2013

L'égorgeur de Westminster Bridge - Anne Perry

Titre original : Bethlehem Road, édité en 1990
Traduit par Anne-Marie Carrière
Publié en langue française aux Editions 10/18, Département d'Univers Poche, collection "Grands Détectives" en 2001, 379 pages.


Quatrième de couverture :
Le gentilhomme ligoté au réverbère de Westminster Bridge est vêtu très élégamment - fleur à la boutonnière, chapeau haut de forme, écharpe blanche habillée-, mais il est mort, la gorge tranchée. Qui a tué Sir Lockwood Hamilton, cet homme charmant et l'un des plus consciencieux membres du Parlement ? Avant même que l'inspecteur Thomas Pitt ne commence son enquête, l'un des collègues de Sir Lockwood rencontre lui aussi la même destinée au même endroit. Charlotte, la tendre épouse de Thomas, ne peut résister à l'envie d'aider son mari. Mais pendant ce temps, l'égorgeur de Westminster Bridge continue son oeuvre macabre...


Tome 10 de la série "Charlotte et Thomas Pitt"


Il y a plus de deux ans que je n'ai pas lu de livre d'Anne Perry.
Dernièrement, j'ai eu envie de me replonger dans ces enquêtes victoriennes. J'avais prévu de rejoindre le groupe des LC avec Bianca dès l'été dernier mais j'ai  loupé le coche.

Cette enquête-ci  nous plonge au cœur de Londres,  dans le quartier de Westminster, au printemps 1888, quelques mois avant que Jack L'Eventreur ne commette son 1er crime (31 août). De nuit, à la sortie des séances de la Chambre des communes, des parlementaires sont égorgés puis ligotés avec leur écharpe à un réverbère de Westminster Bridge. 

Thomas est évidemment amené à enquêter dans le milieu politique. Au gouvernement, le Home Rule, un projet visant à donner à l'Irlande un parlement autonome tout en restant sous la tutelle britannique, a ses partisans et ses opposants. Mais, curieusement, les victimes ne sont pas des hommes politiques de premier plan.

Lorsqu'un deuxième meurtre est commis, une nouvelle piste apparaît ...

Comme toujours avec Anne Perry, j'ai aimé le contexte historique. Cet opus est très axé, à partir de l'histoire d'une femme en particulier, sur les droits de la femme - ou plutôt sur leur absence presque totale de droits, les pères et maris ayant à cette époque quasiment tout pouvoirs. Les premières lois permettant aux femmes mariées de conserver leurs droits sur leur propriétés personnelles datent de 1884. Auparavant tous leurs biens devenaient irrévocablement la propriété de leurs mari, y compris en cas de divorce.

Cette époque voit aussi les mouvements militants pour le droit de vote des femmes prendre de l'ampleur. Paradoxalement, toutes les femmes n'y sont pas favorables. Certaines sont persuadées que seuls les hommes ont la sagacité et les connaissances nécessaires pour élire les membres du gouvernement. Par ailleurs elles craignent qu'une telle réforme ne leur fasse perdre la protection que leurs doivent légalement leurs maris.
Les femmes de nature indépendante sont méprisées, les femmes divorcées bannies de la société. Une domestique divorcée ne trouverait pas d'emploi. 

J'ai trouvé que l'intrigue de cette enquête manquait de relief. Certaines pistes tournent court assez vite.
J'aurais aimé pour ma part que celle autour du Home Rule  soit un peu plus étoffée et la question de l'autonomie irlandaise, par ce biais,  plus développée.
Les meurtres  se succèdent sans réel rebondissement, à part le coup de théâtre final, dans les cinquante dernières pages du récit. Et le lecteur réalise alors qu'il n'avait pas en main les éléments nécessaires à la résolution de l'enquête ! La vérité surgit, non comme le fruit de déductions, mais plutôt comme un lapin hors du chapeau d'un magicien. Par ailleurs, il me semble que les mises en scène macabres laissaient plutôt entrevoir une autre personnalité pour l'assassin. Ce n'est que mon ressenti, bien sûr ;-)

Ce récit demeure malgré cela un moment de lecture très agréable.
Il s'agit d'une lecture commune partagée avec Bianca, Fanny, Sybille, Céline et Claire (billet à venir)
Rendez-vous début janvier avec L'Incendiaire de Highgate.



Je n'ai pas résisté pas à partager ici quelques œuvres du peintre anglais victorien Augustus Edwin Mulready (1844-1904) - connu notamment pour ses peintures représentant des enfants des rues de Londres - et  du peintre irlandais George William Joy (1844-1925).

Si vous souhaitez en lire davantage sur Londres au XIXème siècle, vous pouvez consulter ce site.



Cette lecture entre dans le cadre des challenges suivants : British Mysteries chez Hilde et Lou, I love London chez Maggie et Titine, La plume au féminin chez Opaline, le Challenge Victorien chez Arieste et enfin le challenge XIXème siècle chez Fanny et Keidra


mardi 3 décembre 2013

J3 au chalet - Playlists de Noël

Aujourd'hui au chalet on fait la fête en musique et nous partageons nos playlists et découvertes.

Commençons par une petite danse

Rockin around the Christmas Tree (Brenda Lee)



Et peut-être Let it snow de Dean Martin exaucera-t-elle mes voeux




Car bien sûr I'm dreaming of a White Christmas (The Drifters)



Et surtout je vous souhaite à tous un FELIZ NAVIDAD !






Il règne un air de fête avec les Playlists de : HildePetit_SpeculoosChiky PooThomas et son calendrier de l'Avent musical, NatoriaLes femmes qui lisent sont dangereuses, Salsera, Cazadora, Samarian, Bercelune, Syl, Un chocolat dans mon roman, Même les sorcières lisent, Sharon



Bibliothèque de livres gratuits (audio + texte)

Je me permets de faire une petite publicité pour le site Littérature audio.com qui propose  une bibliothèque de livres audio gratuits (et leur version texte, renvoyant sur différents sites).

C'est Noël avant Noël !  ;-)





Catégories :

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- Romans (complets)
- Romans (extraits)
- Sciences
- Société
- Théâtre
- V.O.
- Voyages

Le catalogue est bien fourni. Bonnes lectures !

dimanche 1 décembre 2013

Tea time au chalet



Le thé est ma boisson préférée, et de tous les thés, le Thé de Noël (noir) est LE THE que je préfère.
Dès que la saison de Noël approche, et que la petite boutique de thé où je m'approvisionne en a reçu, je m'y précipite pour faire le plein.

J'adore son parfum tout comme j'adore d'une manière générale les parfums associés à Noël : cannelle, pain d'épices, mandarine, etc...

Pour les friandises, je ne suis pas difficile ;-)  : petits sablés, pâte d'amande, fruits déguisés, marrons glacés, biscuits alsaciens, panettone, ... tout me va !!! :-)

Aujourd'hui, avec le thé, des petits biscuits alsaciens ...

Bon  dimanche à tous !

Tea-time partagé avec : Syl, Hilde, Même les sorcières lisent, Un chocolat dans mon roman, Petit-Speculoos, Avalon, Bercelune, Mélodie, Salsera, Cazadora, Samarian, Sandra, Pathcath, Mimi la Tortue, Chiky Poo, Thomas le chasseur qui nous présente en outre une vidéo musicale assez exceptionelle

Zadig nous présente ses décorations



samedi 30 novembre 2013

Nouvelles fantastiques anglaises - Stories of Mystery

Edité par Le Live de Poche, collection "Les langues modernes/bilingue"

Paru en 1990, ce recueil comprend  6 nouvelles fantastiques traduites et annotées par Jean-Pierre Naugrette. Il a également rédigé la préface et chaque nouvelle est précédée d'une page de présentation. 

Coup de cœur pour ce recueil qui regroupe :  
- The Expedition to Hell / Une expédition en enfer (1836) - James Hogg
- The Tell-Tale Heart / Le Cœur Révélateur (1843) - Edgar Poe
- The Signal-Man / Le Signaleur (1866) - Charles Dickens
- The Body-Snatcher / Le Voleur de cadavres (1884) - Robert Louis Stevenson
- The Boarded Window / La Fenêtre aveugle (1891) - Ambrose Bierce
- The Adventure of the Creeping Man / L'Aventure de l'homme qui rampait (1923) - Sir Arthur Conan Doyle


Il s'agit d'une édition bilingue. Chaque nouvelle est présentée avec le texte anglais sur la page de gauche, la traduction française sur la page de droite.

A chaque page, une dizaine de mots ou expressions sont annotées dans la version anglaises et repris plus en détail en bas de page : explication de points de vocabulaire ou de grammaire particuliers, jeux de mots, etc...

Je trouve que cette collection bilingue mérite vraiment d'être connue. La présentation est pratique, si on a une petite fatigue passagère on peut continuer en français et revenir plus tard au texte anglais - ou pas - chacun peut faire à sa convenance. C'est bien adapté quand on souhaite lire en anglais mais que la lecture de tout un roman en VO reste encore un peu laborieuse. (En moyenne je cherche quand même 5 à 6 mots par page  dans le dico donc là ma lecture est  plus fuide)
L'avantage d'un recueil de nouvelles, c'est aussi que les textes ne sont pas trop longs.

J'ai un autre ouvrage dans la même collection, L'Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Stevenson, une seule nouvelle donc une lecture un peu plus longue mais je reste "fan" du principe.

Dans Stories of Mystery, j'ai apprécié d'avoir plusieurs talents britanniques du XIX ème siècle réunis autour d'un même thème. J'ai eu ainsi le plaisir de découvrir James Hogg et Ambrose Pierce que je n'avais jamais lus. La dernière nouvelle est un peu plus récente (1923). Les nouvelles sont présentées dans l'ordre chronologique de leur publication.

Dans la préface de l'ouvrage (13 pages), Jean-Pierre Naugrette nous explique les caractéristiques de la littérature fantastique et en quoi ce courant diffère du merveilleux (les contes de  fée) et du gothique.

Chaque nouvelle est précédée de sa propre préface qui la situe par rapport à d'autres nouvelles fantastiques ou d'autres courants littéraires. Je conseille de ne lire celle d' Une expédition en enfer qu'après la nouvelle pour préserver toute la surprise et la saveur de l' histoire. De même pour celle d'Un cœur révélateur, mais pou une autre raison : sans en révéler l'intrigue, la préface dévoile un détail d'une autre nouvelle de Poe, Le Chat noir.

Préfaces de l'Aventure de l'homme qui rampait et du Signaleur

Pour finir voici un petit aperçu du contenu de chacune des nouvelles :

- Une expédition en enfer : Un cocher d'Edimbourg se trouve pris dans une expédition nocturne qui tourne au cauchemar.

- Le Cœur Révélateur : Il est impossible de dire comment l'idée naquit dans mon cerveau ; mais dès sa naissance, elle me hanta jour et nuit. D'objet, aucun. De passion, point. J'aimais ce vieil homme. Il ne m'avait jamais fait aucun mal. Il ne m'avait jamais insulté. De son or, je n'avais aucune envie. Je crois que c'était son œil ! Oui, c'était ça ! Il avait un oeil de vautour, - un œil bleu pâle, avec une taie dessus. Chaque fois qu'il tombait sur moi, mon sang se glaçait ; et c'est ainsi, peu à peu, - progressivement, - que je me mis en tête d'ôter la vie à ce vieillard, et par la même occasion de me délivrer de l’œil à tout jamais.

- Le signaleur : Près d'une voie ferrée solitaire perdue au fond d'une tranchée humide et sinistre, dans laquelle un "pauvre signaleur" se trouve confronté à des phénomènes qui le dépassent...

- Le Voleur de cadavres : Chaque soir soir de l'année  nous nous retrouvions tous les quatre dans la petite salle du George, à Debenham - l'entrepreneur de pompes funèbres, l'aubergiste, Fettes, et moi-même. [...]

Par une soirée d'hiver, l'un des clients de l'hôtel tombe malade et un médecin de Londres est appelé. Pourquoi la vue de Fettes  le plonge-t-il  dans la terreur ?

- La fenêtre aveugle : En 1830, près du  le lieu occupé aujourd'hui par Cincinnati, s'étend une immense forêt peuplée seulement par quelques colons. L'un deux, Murlock, occupe une cabane de rondins dont l'unique fenêtre est occultée. Peu de personnes en connaissent la raison. Le narrateur, petit-fils d'un contemporain de Murlock la connait... (L'apothéose est dans la chute)

- L'Aventure de l'homme qui rampait : Une enquête policière et psychologique qui reprend le thème du savant double (Jekyll et Hyde) en la personne du Pr Presbury


Lecture présentée dans le cadre des challenges suivant : British Mysteries chez Lou et Hilde, Challenge Halloween chez Lou et Hilde, Challenge XIXème siècle chez Fanny et Keidra .




vendredi 29 novembre 2013

Il était une fois Noël


Pour partager un esprit de fête tout au long du mois de décembre, je me suis inscrite au challenge Il était une fois Noël organisé par Petit_Speculoos, Chicky Poo et Samarian.



Je ne pourrai pas être de tous les rendez-vous mais je me réjouis déjà d'être de la fête et de participer à certaines lectures communes, dont une est organisée en commun avec le challenge British Mysteries.

 Voici donc le programme des réjouissances 


- Dim. 1er décembre : début du challenge... on s'installe au chalet... : tea time / boisson préférée
- Lundi 2 décembre : nos blogs se mettent aux couleurs de Noël
- Mardi 3 décembre : partage des playlists de Noël pour se mettre dans l'ambiance et donner une atmosphère cosy au chalet
- Mercredi 4 décembre : lecture jeunesse sur le thème de Noël/hiver
- Sam.7 et dim.8 décembre : Marathon de lecture (aux thèmes de Noël et de l'hiver)
- Mardi 10 décembre : publication de la wishlist de Noël
- Mercredi 11 décembre : photos de décorations en ville/ marché de Noël. Que ce soit le vôtre ou dans une autre contrée.
- Vendredi 13 décembre : billet autour d'histoires de fantômes de Noël (dans la littérature, au cinéma, une anecdote à raconter...)
- Samedi 14 décembre : lecture commune (un vote aura lieu pour définir la lecture)
- Dimanche 15 décembre : création de décoration(s) de Noël
- Lundi 16 décembre : envoi des cartes de vœux
- Mardi 17 décembre : billet commun en association avec le challenge British Mysteries organisé par Lou et Hilde, soit un polar britannique/irlandais ayant lieu à Noël (type Anne Perry), soit une mystérieuse histoire de Noël (par exemple L'étrange Noël de Mr Scrooge). Cela peut être un roman, un conte, une bande dessinée ou encore un film.
- Mercredi 18 décembre : billet sur un film de Noël vu tous ensemble (un vote aura lieu pour définir le film)
- Jeudi 19 décembre : partage des photos des sapins
- Vendredi 20 décembre : partage de recettes de Noël (réalisées ou non, pas d'obligation de cuisiner même si c'est plus rigolo.
- Dimanche 22 décembre : lecture d'une BD
- Mardi 24 décembre : partage de la table/du menu
- Mercredi 25 décembre : Joyeux Noël
- Jeudi 26 au 31 décembre : derniers partages, cadeaux et autres posts

Et voici les jolis logos à arborer sur nos billets :













Joyeux mois de décembre à tous !




mercredi 27 novembre 2013

La cave à charbon - Ruth Rendell

Titre original : The Vault
Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet
Publié en français aux Editions des Deux Terres, octobre 2013

L'histoire :


L'inspecteur Wexford a pris sa retraite. Il partage désormais son temps entre sa résidence secondaire  de Hampstead, à Londres, et sa maison de Kingsmarkham dans le Sussex. Il s'est mis à la marche et l'un de ses plaisirs est d'arpenter la capitale à pied. Ce qui a le double avantage de lui faire découvrir Londres et de lui faire perdre du poids. C'est lors d'une de ces sorties qu'il rencontre l'une de ses anciennes connaissances, le commissaire Tom Ede. Ce dernier ne tarde pas à solliciter son aide en qualité de conseiller privé pour enquêter suite à une   découverte  macabre dans la cave à charbon d' Orcadia Cottage, une maison cossue du quartier de St John's Wood. 

Les cadavres de deux hommes et  de deux femmes non identifiés y ont été retrouvés. Trois d'entre eux étaient dissimulés  là depuis  une douzaine d'années. La dernière victime y a été déposée beaucoup plus récemment, deux ans tout au plus. De plus, on a retrouvé sur l'un des hommes pour quarante mille livres de bijoux ainsi qu'un morceau de papier portant un message énigmatique...


La tâche s'annonce ardue pour l'inspecteur Wexford et Tom Ede.  En effet, durant les 12 dernières années, Orcadia Cottage a changé plusieurs fois de propriétaires. Les fausses pistes et impasses semblent s'accumuler : une porte intérieure  murée, une première occupante  volage et recevant ses amants à domicile, des entrepreneurs chargés d'établir un devis pour des travaux d'extension demandés par le dernier propriétaire. Est-ce la même personne qui a dissimulé là les quatre corps, ou bien a-t-on affaire à deux assassins, voire plus ? L'entrée du réduit se trouve dans une cour intérieure dont le portillon  donnant sur la rue n'était pratiquement jamais fermé à clé.

Recueillir des informations par le biais de l' enquête de voisinage ne s'avère guère plus aisé. Les Londoniens sont peu enclins à entretenir des relations avec leurs voisins et les logements ont eux aussi changé plusieurs fois d'occupants. Néanmoins un témoignage lance l'inspecteur sur la piste d'une Ford Edsel Corsair aperçue a plusieurs reprises garée près d'Orcadia Cottage...

La première partie du roman m'a semblé un peu lente, j'ai préféré le rythme de la 2ème moitié et j'ai eu un peu de mal à retenir les  noms des différents entrepreneurs (de plus l'un des autres suspects a une double identité.)
A ces petites réserves près, j'ai passé un très agréable moment à suivre Reginald Wexford dans son enquête. Le personnage de cet inspecteur placide, plus tout jeune, m'a bien plu. J'ai bien évidemment apprécié que l'histoire se déroule à Londres.

J'ai fait ma propre "enquête" pour découvrir à quoi pouvait bien ressembler l'Edsel Corsair qui occupe une place de choix dans ce livre (je suis curieuse ;-). La voici, dans un autre coloris (celle du récit est "d'un jaune tirant sur le vert"). A sa commercialisation, en 1958-1959 ce fut un flop total, les clients potentiels n'aimaient pas sa calandre. C'est devenu par la suite une voiture de collection.




J'ai également découvert que Ruth Rendell a repris dans ce livre deux personnages d'un de ses précédents romans policiers, où n'intervenait pas alors l'inspecteur Wexford. Je compte lire cet autre volet, mais je n'en donne pas le titre ici pour ne pas dévoiler une partie de l'intrigue de La cave à charbon. (Mais si vous voulez le connaître, je le donne pas mail)
Je compte également lire d'autres enquête de l'inspecteur Wexford.

Je remercie Martine et Carla des éditions Les Deux Terres pour ce roman.



Cette lecture rentre  dans le cadre des challenges I love London chez Maggie et Titine et La plume au féminin chez Opaline


mardi 19 novembre 2013

lundi 18 novembre 2013

La petite Venise ( Io sono Li ) réalisé par Andrea Segre

Réalisé par Andrea Segre Avec Zhao Tao, Rade Serbedzija, Marco Paolini - durée 1h38

Sur une île de la lagune vénitienne, un pêcheur fait la connaissance d’une jeune chinoise récemment immigrée. Une douce amitié naît peu à peu entre ces deux êtres que tout semble séparer. Mais leurs sentiments dérangent deux communautés qui se rejettent : Italiens et Chinois voient d'un mauvais œil leur complicité naissante... 




Shun Li travaille dans un atelier textile de Rome. Elle doit rembourser sa dette envers la communauté chinoise qui a avancé l'argent pour sa migration de la Chine vers l'Italie. Du jour où elle a accepté ce contrat, elle a renoncé à tout contrôle sur sa propre existence.
Seul les chefs de la communauté chinoise ont pouvoir de décider quand cette dette sera remboursée et quand le fils de Shun Li, 8 ans, resté en Chine, sera autorisé à la rejoindre. L'existence de Shun Li est tournée toute entière dans l'attente de cette "nouvelle". 

Shun Li est bientôt transferrée  à Chioggia, petite ville de pêcheurs de la lagune vénitienne,  pour y travailler comme barmaid. Elle y rencontre le pêcheur  Bepi, surnommé Le Poète pour son penchant à composer des rimes.
Trente ans auparavant, Bepi a lui aussi quitté son pays, la Yougoslavie, pour l'Italie. Désormais veuf, il refuse de quitter Chioggia pour s'installer près de son fils, à Mestre.
Tous deux esseulés, Li,  issue d'une famille de pêcheurs, et Le Poète se découvrent peu à peu des points communs et se lient d'amitié.

Mais cette amitié est mal vue aussi bien par la communauté  italienne que part la communauté chinoise.
"Ce genre d'amitié peut retarder l'annonce de La Nouvelle".



Andrea Segre a réalisé plusieurs documentaires avant ce film. J'ai trouvé que cela se ressent dans sa façon de filmer et que cela convenait tout à fait à l'ambiance intimiste du film:  gros plans sur les personnages  principaux, scènes du quotidien, mais aussi de superbes plans de la lagune. On a l'impression qu'il est à l'écoute des acteurs.
Loin des scènes touristiques ensoleillées, il nous montre aussi ici la réalité hors saison : la brume, les rues de Chioggia inondées, la  vie quotidienne des pêcheurs.

Je me suis laissée portée par la délicatesse et la poésie qui émane de ce film.  Les acteurs, et principalement les acteurs principaux,  interprètent leur rôle avec justesse et sobriété.

Le réalisateur n'a pas souhaité fouiller toutes les questions sociétales évoquées par ce film. Un petit groupe de pêcheurs symbolise la ville de Chioggia et une petit groupe de Chinois symbolise la communauté chinoise. Il y a beaucoup d'ellipses, de points qui sont laissés à l'interprétation du spectateur. J'ai aimé car il en émane une délicatesse et une ambiance asiatique (j'ai souvent noté cette façon de procéder dans la littérature japonaise). Le spectateur peut en être frustré.

Le titre est un jeu de mots qui  signifie à la fois Je m'appelle Li et Je suis là.

L'avis de Dasola 


vendredi 15 novembre 2013

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Titre original : The Guernesey Literary and Potato Peel Pie Society
Edité par The Dial Press en 2008
Traduit de l'américain par Aline Azoulay-Pacvon
Editions NiL, 2009 pour la traduction française, 388 pages


Quatrième de couverture:
Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique ; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour trompé l'occupant allemand : le "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates". De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour, d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey...



Bien que les deux histoires soient complètement différentes, ce roman m'a rappelé 84, Charing Cross Road d'Helene Hanff.
On retrouve dans les deux cas une  construction sous la forme d'un échange de  lettres, mais celles d'Helene Hanff sont issues de sa correspondance privée alors que Le Cercle Littéraire des amateurs d'épluchures de patates est un roman.
Dans les deux cas on retrouve le Londres de l'après guerre et les livres y occupent une place de choix au travers des personnages que l'on rencontre :  écrivain, éditeur, membres d'un cercle de lecture.

Je suis tombée sous le charme de ce roman. 

J'aime beaucoup  les romans épistolaires. J'aime la correspondance (dans la réalité) et je trouve que ce procédé de narration crée une certaine proximité avec les personnages.
Dans le cas présent, le téléphone de Juliet git en miettes sous les décombres de son appartement  bombardé, et elle n'en a pas dans son nouveau logement.

Juliet correspond très fréquemment avec son éditeur, Sydney, et avec la sœur de celui-ci, Sophie, qui sont tous deux ses amis. Une lettre reçue d'un habitant de Guernesey sera fortuitement le point de départ d'une correspondance avec les membres d'un cercle littéraire un peu particulier. 

Juliet est douée pour conter et décrire  avec humour. 

     Puisqu'il n'est rien que je ne fasse plus volontiers qu'écumer les librairies, je me suis rendue chez Hastings & Sons dès réception de votre lettre. Je fréquente cette librairie depuis des années et j'y ai toujours trouvé le livre  que je cherchais - et trois autres dont j'avais envie à mon insu. 
(Juliet à Dawsey Adams, P21)

Original, le thème de la guerre vécue par les habitants de Guernesey m'a particulièrement intéressée, tout comme le contexte de l'après guerre.

    Pourquoi suis-je si mélancolique ? Je devrais me réjouir de la perspective de lire Izzy à un auditoire conquis. Tu sais que j'aime parler des livres, et que j'adore recevoir des compliments. Je devrais être enthousiaste. Mais la vérité est que je suis d'humeur morose - plus encore que pendant la guerre. Tout semble si effondré, Sophie : les routes, les bâtiments, les gens. Les gens, surtout. 
(Juliet à  Sophie, P16)

     La guerre n'en finit pas de finir

Deux choses m'ont particulièrement marquée.

- L'évacuation en toute hâte des enfants de Guernesey vers l'Angleterre face à la menace d'une invasion allemande imminente, sans que les parents sachent où se trouvaient leurs enfants à destination, et sans qu'ils en aient de nouvelles avant leur retour à la fin de la guerre.

- L'isolement de Guernesey :
     Nous étions si assoiffés de nouvelles durant la guerre. Il nous était interdit de recevoir des lettres et des journaux d'Angleterre - ou d'ailleurs. En 1942, les Allemands ont réquisitionné les postes de radio portatifs. Bien sûr nous en avions caché quelques-uns que nous écoutions en secret, mais se faire prendre sur le fait, c'était risquer de se retrouver dans un camp. 
(Dawsey Adams à Juliet, P48)

L'histoire de la naissance du cercle de lecture, créé dans l'urgence face à la menace d'une déportation, est malgré son contexte assez savoureuse.
Des personnes n'ayant pas forcément de goût particulier pour la lecture s'y trouvent enrôlées malgré elles et il en naît parfois des situations et des réflexions cocasses. 

J'ai apprécie de découvrir cette petite communauté de Guernesey d'abord touche par touche, au fur et à mesure que les membres du cercle de lecture prenaient contact avec Juliet.
Puis, dans le seconde partie du roman, au travers de Juliet elle-même, qui, arrivée à Guernesey, continue d'écrire à Sydney  et à Sophie. 
J'ai bien aimé le clin d’œil à un écrivain très connu par le biais de lettres de sa main détenues  par une des habitantes de l'île.


Ce roman est un de mes coups de cœur.

Il rentre dans le cadre du Challenge Petit Bac, chez Enna, catégorie aliments/boissons avec le mot patates dans le titre.



Ainsi que dans le cadre du challenge La plume au féminin chez Opaline


mercredi 13 novembre 2013

Les Contes Macabres - Edgar Allan Poe - Illustrés par Benjamin Lacombe

Traduction de Charles Baudelaire
Illustrations de Benjamin Lacombe
Editions Soleil, Collection  Métamorphose, 218 p


Cet album présente les contes suivants :  - Bérénice
- Le Chat Noir
- L'Ile de la Fée
- Le Cœur révélateur
- La Chute de la Maison Usher
- Le Portrait Ovale
- Morella
- Ligeia

Les Contes sont suivis de EDGAR POE, sa vie, ses œuvres de Charles Baudelaire, puis d'une biographie-bibliographie d'Edgar Poe, de Charles Baudelaire et de Benjamin Lacombe.

Ce magnifique album de 218 pages est un vrai petit bijou.

La couverture :
D'un noir mat, elle est ornée d'un superbe médaillon sur fond rouge, représentant une veuve à la tenue rehaussée de dentelle. Les illustrations sont soignées jusque dans les moindres détails : reflets satinés du tissu, finesse de la dentelle, grains et croix du chapelet, délicatesse  du visage et des mains de la femme.
Le médaillon est entouré d'une guirlande végétale en creux (fer à chaud noir sur noir) d'où émergent des têtes de mort et un chat noir squelettique :-)
Des petites têtes de mort en vernis brillant  disposées régulièrement, en alternance avec le visage  cadavérique  d'Edgar Poe, parachèvent la touche macabre de cette couverture.



A l'intérieur de l'album :
Les nouvelles imprimées en noir sur fond blanc alternent avec celles imprimées en blanc sur fond noir. 
Les illustrations de Benjamin Lacombe, où les tons noir, rouge, verdâtre et blanc prédominent se marient à merveille avec la prose d'Edgar Poe et les thèmes repris dans ce volume.





Beaucoup de touches font que j'éprouve toujours un réel plaisir à me plonger dans ce superbe livre : lettrine décorant le début de chaque histoire, cadres ornés de petits détails macabres, médaillons en présentation et en fin d'histoires). Je trouve que le trait reste toujours élégant.


En ce qui concerne les contes proprement dits, ce recueil nous offre le   plaisir de lire à la fois Edgar Poe et Charles Baudelaire, puisque c'est le second qui a traduit ici les textes du premier. Sélectionnées parmi l'oeuvre d'Edgar Poe, ces nouvelles fantastiques ont pour thème commun la mort et prennent souvent leur source dans une obsession. Le thème de la folie est récurrent, et dans une moindre mesure, celui de l'addiction (alcool, opium, qui servent la folie). La femme occupe dans ce recueil un rôle central (sauf dans Le coeur révélateur où elle est absente). C'est d'elle que naît presque toujours l'obsession de l'homme, et elle en est sa victime.
L'Ile aux fées est un peu à part : bien que morbide, j'ai trouvé qu'elle pouvait aussi s'apparenter à un rêve.

Je classe ce livre dans mes Coups de Cœur.

Les avis de Mrs Figg et Hilde


C'est une participation tardive au Challenge Halloween chez Lou et Hilde.


Il rentre également dans le cadre du Challenge XIXème siècle chez Fanny et Kheira.


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