jeudi 5 décembre 2013

L'égorgeur de Westminster Bridge - Anne Perry

Titre original : Bethlehem Road, édité en 1990
Traduit par Anne-Marie Carrière
Publié en langue française aux Editions 10/18, Département d'Univers Poche, collection "Grands Détectives" en 2001, 379 pages.


Quatrième de couverture :
Le gentilhomme ligoté au réverbère de Westminster Bridge est vêtu très élégamment - fleur à la boutonnière, chapeau haut de forme, écharpe blanche habillée-, mais il est mort, la gorge tranchée. Qui a tué Sir Lockwood Hamilton, cet homme charmant et l'un des plus consciencieux membres du Parlement ? Avant même que l'inspecteur Thomas Pitt ne commence son enquête, l'un des collègues de Sir Lockwood rencontre lui aussi la même destinée au même endroit. Charlotte, la tendre épouse de Thomas, ne peut résister à l'envie d'aider son mari. Mais pendant ce temps, l'égorgeur de Westminster Bridge continue son oeuvre macabre...


Tome 10 de la série "Charlotte et Thomas Pitt"


Il y a plus de deux ans que je n'ai pas lu de livre d'Anne Perry.
Dernièrement, j'ai eu envie de me replonger dans ces enquêtes victoriennes. J'avais prévu de rejoindre le groupe des LC avec Bianca dès l'été dernier mais j'ai  loupé le coche.

Cette enquête-ci  nous plonge au cœur de Londres,  dans le quartier de Westminster, au printemps 1888, quelques mois avant que Jack L'Eventreur ne commette son 1er crime (31 août). De nuit, à la sortie des séances de la Chambre des communes, des parlementaires sont égorgés puis ligotés avec leur écharpe à un réverbère de Westminster Bridge. 

Thomas est évidemment amené à enquêter dans le milieu politique. Au gouvernement, le Home Rule, un projet visant à donner à l'Irlande un parlement autonome tout en restant sous la tutelle britannique, a ses partisans et ses opposants. Mais, curieusement, les victimes ne sont pas des hommes politiques de premier plan.

Lorsqu'un deuxième meurtre est commis, une nouvelle piste apparaît ...

Comme toujours avec Anne Perry, j'ai aimé le contexte historique. Cet opus est très axé, à partir de l'histoire d'une femme en particulier, sur les droits de la femme - ou plutôt sur leur absence presque totale de droits, les pères et maris ayant à cette époque quasiment tout pouvoirs. Les premières lois permettant aux femmes mariées de conserver leurs droits sur leur propriétés personnelles datent de 1884. Auparavant tous leurs biens devenaient irrévocablement la propriété de leurs mari, y compris en cas de divorce.

Cette époque voit aussi les mouvements militants pour le droit de vote des femmes prendre de l'ampleur. Paradoxalement, toutes les femmes n'y sont pas favorables. Certaines sont persuadées que seuls les hommes ont la sagacité et les connaissances nécessaires pour élire les membres du gouvernement. Par ailleurs elles craignent qu'une telle réforme ne leur fasse perdre la protection que leurs doivent légalement leurs maris.
Les femmes de nature indépendante sont méprisées, les femmes divorcées bannies de la société. Une domestique divorcée ne trouverait pas d'emploi. 

J'ai trouvé que l'intrigue de cette enquête manquait de relief. Certaines pistes tournent court assez vite.
J'aurais aimé pour ma part que celle autour du Home Rule  soit un peu plus étoffée et la question de l'autonomie irlandaise, par ce biais,  plus développée.
Les meurtres  se succèdent sans réel rebondissement, à part le coup de théâtre final, dans les cinquante dernières pages du récit. Et le lecteur réalise alors qu'il n'avait pas en main les éléments nécessaires à la résolution de l'enquête ! La vérité surgit, non comme le fruit de déductions, mais plutôt comme un lapin hors du chapeau d'un magicien. Par ailleurs, il me semble que les mises en scène macabres laissaient plutôt entrevoir une autre personnalité pour l'assassin. Ce n'est que mon ressenti, bien sûr ;-)

Ce récit demeure malgré cela un moment de lecture très agréable.
Il s'agit d'une lecture commune partagée avec Bianca, Fanny, Sybille, Céline et Claire (billet à venir)
Rendez-vous début janvier avec L'Incendiaire de Highgate.



Je n'ai pas résisté pas à partager ici quelques œuvres du peintre anglais victorien Augustus Edwin Mulready (1844-1904) - connu notamment pour ses peintures représentant des enfants des rues de Londres - et  du peintre irlandais George William Joy (1844-1925).

Si vous souhaitez en lire davantage sur Londres au XIXème siècle, vous pouvez consulter ce site.



Cette lecture entre dans le cadre des challenges suivants : British Mysteries chez Hilde et Lou, I love London chez Maggie et Titine, La plume au féminin chez Opaline, le Challenge Victorien chez Arieste et enfin le challenge XIXème siècle chez Fanny et Keidra


9 commentaires:

  1. Nous sommes toutes du même avis sur ce tome, merci de nous avoir accompagnée et bravo pour la mise en page de ton billet, ces peintures me plaisent beaucoup :)

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  2. Lu, et d'accord avec toi. Anne Perry reste un plaisir de lecture pour les soirs d'hiver, comme on enfile un vieux pull bien confortable pour boire un chocolat chaud : c'est simple , attendu,previsible , mais toujours super agreable! :o)
    J'aime beaucoup les tableaux moi aussi!

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  3. Nous sommes bien d'accord sur ce tome. Dommage que l'enquête n'ait pas été à la hauteur.
    Mignonne ta déco de Noël. ;)

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  4. Je crois l'avoir lu, mais pas enthousiaste (d'autres étaient meilleurs) et j'ai plutôt abandonné l'auteur maintenant...

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  5. Tu me fais penser qu'il y a longtemps que je ne l'ai pas lu....

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  6. oh zut pour l'avis mitigé. Je n'en suis qu'au troisième tome de la série des Pitt mais j'aime l'ambiance et l'époque. La série de Nicolas Le Floch dans laquelle je suis tombée m'a un peu fait perdre le fil mais je compte bien reprendre ;)

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  7. Ho ho ho! ... Comme un petit air de fête, de traîneau et de clochettes!
    Je ne suis pas trop roman policer, alors...
    Bisous et bonne semaine Soie

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  8. Moi non plus je n'ai pas lu Anne Perry depuis longtemps, j'ai bien envie de m'y remettre mais je ne recommencerai pas avec celui-ci !!!

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  9. Je ne l'ai pas lu, je ne suis qu'au début de la série "Charlotte et Thomas Pitt.

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