mercredi 15 janvier 2014

Lézard - Banana Yoshimoto

Titre original : Tokage (1993)
Nouvelles traduites du japonais par Dominique Palmé et Kyôko Satô.
Editions Rivages poche, 2001, 130 pages


Lézard est un recueil de six nouvelles :
- Les jeunes mariés
- Lézard
- La spirale
- Rêve de kimchi
- Du sang et de l'eau
- Histoire curieuse des bords de la rivière

J'aime beaucoup Banana Yoshimoto, dont j'ai déjà lu Kitchen et N.P. (non chroniqué). Elle a une écriture douce et délicate. On sent dans ses personnages une faille, un manque... Ils sont souvent un peu "paumés",  ou ils ont un petit grain de folie, une touche d'excentricité, qui attire ma sympathie. Sans doute aussi les questionnements de l'auteure (la mort, la solitude, la fuite inexorable du temps) trouvent-ils écho en moi. Son écriture n'est pas triste du tout mais elle est souvent voilée d'un peu de mélancolie.

Avec Lézard, elle nous livre ici, avec parfois une incursion dans le surnaturel,  de petites tranches de vie de trois hommes et trois femmes, à Tôkyô. La narration se fait à chaque fois à la première personne. L'âge n'est pas toujours précisé mais  les deux premiers protagonistes ont à peine trente ans et il peut en être de même pour les autres (l'âge de Banana Yoshimoto lorsque ces nouvelles ont été publiées).

Ces personnages sont tous parvenus à un moment charnière de leur existence. Ils souffrent d'un manque, sont un peu perdus ou portent en eux le poids d'un passé proche ou d'un traumatisme d'enfance  qui refait surface et doivent le surmonter pour avancer... car de toutes façons ils n'ont pas le choix, on ne peut pas inverser le cours du temps ni revenir en arrière. Le train (Les jeunes mariés), la rivière (Histoire curieuse des bords de la rivière) deviennent le symbole de la fuite du temps (ou de la fuite tout court)

Ces nouvelles concernent aussi toutes le couple : il est question de mariages, de séparations, de la difficulté de vivre à deux et des questionnements qui peuvent survenir.
Le thème de la solitude, abordé dans ces récits, est celui de la solitude inhérente à l'être humain (le fait de se sentir rejeté, incompris, en décalage vis-à-vis des autres) et de sa place parmi les autres...

Rencontres, brèves retrouvailles avec leur passé, aideront nos protagonistes à aller de l'avant, à parvenir à l'acceptation et l'apaisement.

J'ai apprécié que le dernier mot du recueil soit "espoir". :-)


Cette lecture entre dans le cadre du challenge Petit Bac 2013, catégorie animaux, avec le mot Lézard.





8 commentaires:

  1. Je double mon com, parce qu'il me semble que le premier n'a pas été enregistré. Je pense que ce joli billet va me donner envie d'aller cheminer dans ces nouvelles.

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    1. Oui, c'est chez Rivages. Pourquoi ? (je ne connais cette maison d'éditions que de nom). Mais les romans japonais j'en ai plutôt trouvé chez Picquier.

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  3. je n'avais pas forcément accroché sur Kitchen mais je veux bien essayer ces nouvelles ;)

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    1. Elle a un style bien à elle. Elle n'est pas beaucoup traduite en France, beaucoup moins que Haruki Murakami par exemple, si bien que je le croyais plus jeune - on trouve de nos jours beaucoup plus de romans japonais en France qu'il a une quinzaine d'années - alors qu'il est plus âgé.

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  4. Pas fan de cette auteur japonaise... Bon weekend !

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    1. On aura peut être des lectures communes avec les auteurs vietnamiens ;-). Bonne soirée

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